En 2025, rééquilibrer une assurance-vie, c’est accepter de rester en fonds en euros pour la sécurité tout en augmentant, au moins progressivement, la part d’unités de compte pour retrouver du rendement réel. L’objectif est de définir un “tunnel” de risque qui vous convient puis d’y arriver par étapes, plutôt que de tout basculer d’un coup.
Pourquoi la question se pose en 2025 ?
Les fonds en euros offrent à nouveau des rendements autour de 2,5 à 2,6% en moyenne sur 2024, avec certains contrats de bonne qualité qui dépassent 3% net de frais de gestion. En parallèle, l’inflation ralentit vers la zone des 2% en Europe, ce qui redonne un peu d’oxygène au rendement “réel” des placements à capital garanti, mais sans les rendre très dynamiques.
Les unités de compte, elles, ont délivré autour de 5% de performance globale en 2024, après une année 2023 déjà bien orientée, mais avec des fluctuations plus marquées en cours de route. Dans ce contexte, rester 100% fonds euros sécurise le capital mais expose à un manque de croissance à long terme, surtout pour des horizons supérieurs à 8 ans.
Rappels : fonds en euros vs unités de compte
-
Fonds en euros : capital garanti par l’assureur, intérêts définitivement acquis et forte liquidité, mais rendement moyen qui se stabilise entre 2,5% et 3% selon les contrats et les années récentes. Ce support convient très bien à la poche “matelas de sécurité”, aux projets courts ou à des profils très prudents.
-
Unités de compte : supports investis sur des fonds actions, obligataires, diversifiés, immobiliers ou structurés, sans garantie en capital mais avec un potentiel de performance nettement supérieur à long terme. Elles se justifient pour financer la croissance du patrimoine à horizon au moins 5 à 8 ans, à condition d’accepter la volatilité et de bien diversifier.
En pratique, de nombreux assureurs incitent désormais à détenir un pourcentage minimal d’unités de compte (par exemple 30% ou plus) pour accéder aux meilleurs fonds euros ou à des bonus de rendement. Cela renforce l’intérêt de penser la répartition comme un tout, plutôt que support par support.
| Critère | Fonds en euros | Unités de compte (UC) |
|---|---|---|
| Garantie du capital | Oui, capital garanti par l’assureur. | Non, valeur qui peut varier à la hausse comme à la baisse. |
| Rendement attendu 2025 | Environ 2,5–3%/an selon les contrats. | Potentiel plus élevé, autour de 5% et plus sur le long terme. |
| Horizon de placement | Court à moyen terme, épargne de précaution. | Plutôt 8–10 ans et plus. |
| Risque et volatilité | Très faible, peu de variations dans le temps. | Plus élevé, variations parfois importantes. |
| Objectif dans le contrat | Sécuriser et stabiliser le patrimoine. | Dynamiser le patrimoine et battre l’inflation. |
| Diversification possible | Limitée au fonds de l’assureur. | Large choix de fonds actions, obligations, immobilier, ETF, etc. |
Repères de répartition selon le profil
Les pourcentages ci-dessous restent indicatifs et doivent être adaptés à votre situation, mais donnent une bonne grille de lecture pratique.
-
Profil prudent (horizon plutôt court ou aversion forte au risque) :
-
70 à 90% en fonds en euros,
-
10 à 30% en unités de compte diversifiées (fonds patrimoniaux, obligations, UC immobilières modérées).
-
-
Profil équilibré (horizon 8 ans et plus, tolérance au risque modérée) :
-
40 à 60% en fonds en euros,
-
40 à 60% en UC variées (actions internationales, obligations, fonds flexibles, immobilier).
-
-
Profil dynamique (horizon long et capacité à supporter la volatilité) :
-
10 à 30% en fonds en euros comme poche de stabilisation,
-
70 à 90% en UC, en acceptant des variations importantes pour viser une performance supérieure à l’inflation sur la durée.
-
L’idée n’est pas de “copier” ces chiffres, mais de définir un couloir min/max de part en UC dans lequel vous êtes à l’aise, puis de vous y rapprocher progressivement.
Méthode concrète pour rééquilibrer en 2025
-
Faire un diagnostic de vos contrats
-
Lister tous vos contrats d’assurance-vie, montants, ancienneté, répartition actuelle fonds euros / UC et principaux supports détenus.
-
Relever les frais (frais sur versement, frais de gestion, frais propres aux UC), car des frais trop élevés mangent une partie du rendement attendu.
-
Fixer un objectif cible de répartition
-
Exemple : passer de 90% fonds euros / 10% UC à 60% fonds euros / 40% UC sur 18 à 24 mois pour un profil équilibré.
-
Décliner cet objectif par contrat : certains pourront rester très sécuritaires, d’autres plus dynamiques, selon vos projets (retraite, transmission, projet à 5 ans, etc.).
-
Utiliser les bons leviers techniques
-
Arbitrages internes : transférer progressivement une partie du fonds en euros vers des UC ciblées, par exemple 5 à 10% par trimestre, plutôt que tout d’un coup.
-
Versements programmés : flécher les nouveaux versements davantage vers les UC, tout en conservant le stock existant en fonds euros si le niveau de sécurité actuel convient.
-
Options de sécurisation : sur certains contrats, activer des options de sécurisation des plus-values ou de limitation des pertes, utiles pour encadrer le risque sans suivre les marchés au jour le jour.
-
Diversifier vraiment les unités de compte
-
Mixer plusieurs familles de supports (actions, obligations, immobilier, fonds prudents/patrimoniaux, ETF, thématiques de long terme) plutôt que de concentrer sur un seul fonds “à la mode”.
-
Veiller à ne pas cumuler des UC très proches (fonds France + fonds Europe très similaires, par exemple), ce qui augmente le risque sans vraie diversification.
Quand ajuster et comment suivre ?
Un unique point sur votre épargne n’est pas toujours suffisant, surtout dans un environnement de taux qui bouge, comme celui de 2024–2025. Un bon rythme pour un épargnant patrimonial est souvent :
-
Un point complet 1 fois par an sur chaque contrat pour vérifier la répartition et le niveau de risque.
-
De petits ajustements intermédiaires si un support a fortement monté ou baissé, pour rester dans le couloir de risque défini au départ.
La logique est de garder le fonds en euros comme “socle de stabilité” et d’utiliser les unités de compte comme moteur de performance à long terme, le tout piloté avec une méthode claire plutôt qu’à l’intuition.
Besoin d’une étude personnalisée ? N’hésitez pas à contacter votre Conseiller en Gestion de Patrimoine.
Pour consulter d’autres actualités patrimoniales, rendez-vous sur la page du cabinet de gestion de patrimoine LB Gestion Privée.





